Le canapé du bonheur.
Giovanni
Perrone
Juillet est fini avec la rencontre, à
Cracovie pour les journées mondiales de la jeunesse.
Les
discours du Pape François ont été comme toujours riches de sens et de
stimulations.
Silence et paroles fortes et clairvoyantes,
non seulement pour les 2 millions de jeunes venant du monde entier, mais aussi
pour ceux qui ont la responsabilité politique, pastorale, éducative, et pour
tout un chacun. Le Souverain Pontife comprend bien les grandes difficultés que
les jeunes générations rencontrent aujourd’hui pour une entière réalisation, un
travail digne, une vie dans des environnements positifs et avec des adultes
sensés. Mille problèmes désorientent et paralysent les jeunes et dès lors les
poussent à sa réfugier dans l’ennui ou l’aliénation. Pour cela souvent
encourager les à oser pour aller plus haut.
En face de la recherche de faciles et
éphémères bonheurs, à consommer et qui en même temps nous consomment, les jeunes
sont invités à devenirs acteurs du futur, évitant de « confondre le
bonheur et le divan ». On croit, dit le Pape, « que pour être heureux
on a besoin d’un bon divan qui nous aide à être bien installé, tranquille, bien
en sécurité ». Un divan comme ceux qui existent maintenant, avec massages
pour dormir inclus, qui garantissent des heures de tranquillité pour s’immerger
dans le monde des jeux vidéo et passer des heures en face de l’ordinateur. Un
divan « contre tout (type de douleur et de timidité » qui nous fasse
rester enfermer à la maison sans se fatiguer ni se préoccuper ».
Mais ce divan bonheur est, au contraire, une
paralysie silencieuse qui « sans s’en rendre compte » nous fait se
retrouver » endormis, ahuris et étourdis pendant que d’autres – peut-être
plus réactifs mais pas meilleurs - décident le futur pour nous ». « Certainement,
pour beaucoup, il est plus facile et avantageux d’avoir une jeunesse ahurie et
étourdie », plutôt que d’avoir une jeunesse éveillée désireuse de répondre
au rêve de Dieu et à toutes les aspirations du cœur «, note le Souverain Pontife.
Et il ajoute : « Nous sommes nés pour laisser une empreinte »
« Il est triste – note François – de
passer dans la vie sans laisser une empreinte. Mais quand nous choisissons la
commodité, cofondant bonheur et consommation, alors le prix que nous payons est
très cher : nous perdons la liberté » et alors nous devons légalement
nous demander : « notre façon d’être sur les routes du monde est
statique – en attendant que ça tombe tout cuit- ou bien c’est un vrai signe de
notre vitalité et interdépendance ? « Comment, où et pourquoi
allons-nous ? » ; « Les traces que nous laissons sont de
fugaces empreintes sur le sable ou sont-elles des empreintes solides et
indélébiles ? » ; « Sont-elles des traces de notre
arrogance et de notre cupidité qui indiquent une façon de faire malfaisante ou
des traces du bien que nous faisons ? » ; « Et nos
enfants ? Quelles traces laisseront-ils ? » …
Les guerres dévastatrices, les épisodes de
terrorisme quotidiens et de violence absurde – qui laissent de fortes marques
de mort, de misère, de trouble – sont fréquemment rappelés par le Pape
François.
Ce ne sont pas des « choses » qui
concernent les autres, devenant le sujet de nos cancans quotidiens ou de nos
peurs, mais nous intéressent et nous concernent. Ce sont les images d’une
société désorientée et malade. C’est pourquoi chaque méchanceté de notre part
ou des autres doit nous faire réfléchir et réviser. Souvent, malheureusement, l’homme,
dans le but de se faire une raison cache le mal avec de hautes élucubrations et
justifications, semblables à de précieux pagnes cachant des parties intimes
sales. Combien de violences, combien de vols, combien de mauvaises actions sont
justifiés par de louables buts. Combien de souffrances provoquons-nous par
notre façon d’agir ! En instrumentalisant également la religion et la
justice. Le Pape l’a dit bien fort : Ce sont l’envie de pouvoir, la
convoitise de l’argent, la logique de l’injustice qui dévient et pervertissent les
façons de faire des hommes ! »
Si nous allons aux racines de beaucoup de
problèmes, querelles, mauvaises choses, mal être – qui motivent et
conditionnent notre vie quotidienne – nous trouvons tant de mauvaises choses qui
avilissent notre vie et celle des autres endommageant « les mythes du cœur »
les nombreuses personnes bonnes qu’exalte l’évangile.
Et alors ? Il faut le courage de se
regarder dans le miroir, s’interroger loyalement, se donner les moyens pour
apporter notre part pour que les choses changent, dépassant les envies
malsaines, préjudices, résistances, tiédeurs, myopie de toutes sortes, peurs,
incapacité de dialogue et de coopération.
Pour être heureux, nous dit François, il
faut avancer avec les autres, dans toutes les circonstances, portant la bonne
nouvelle et en faisant de sa propre vie un don, donnant le meilleur de nous-même
pour rendre le monde meilleur »’.
L’encouragement est pressant à « être
l’expérience du futur ». Pour l’être, dit le papa François, « il y a
trois éléments essentiels : mémoire, courage et espérance en le futur. La
mémoire des évènements du passé ; le courage d’affronter toutes les
situations du présent ; l’espoir dans un futur de miséricorde, faisant un
trésor de l’expérience et de la foi » et s’engageant dans des expériences
de bénévolat. Aucun divan sur lequel s’allonger ou rester à regarder qui passe,
même en pleurant sur leur sort, mais tenir en éveil les formidables énergies
que chacun possède, en les orientant vers le bien. Vivre depuis le plus jeune
âge, des expériences associatives et de bénévolat constitue un bon
apprentissage et exercice pour une vie dynamique et heureuse, pour nous et pour
les autres.
Traduit de l’italien
par Patrick Berthasson
Nessun commento:
Posta un commento