EDUCATION, SPORT ET DIVERSITE CULTURELLE :
de nouvelles attitudes pour promouvoir
les droits de l’homme dans le monde
Contribution de l’Union
Mondiale des Enseignants Catholiques
UMEC - WUCT
à la manifestation de l’UNESCO
Paris, le 6 mars
2014
Le thème de la journée organisée
par l’UNESCO à Paris le 6 mars prochain est très intéressant et nous aide à réfléchir
sur la valeur du sport pour le développement de la personne et de la société.
On ne parle pas seulement du sport comme un exceptionnel moyen pour la santé,
mais aussi de sa valeur pour l’éducation intégrale et pour l’encouragement de
la fraternité entre les gens et entre les peuples.
La journée favorise
l’interaction entre les jeunes de plusieurs pays du monde entier, la
valorisation des projets réalisés, de bons échanges au niveau humain, culturel, sportif. On fait la
fête ou chacun peut être protagoniste !
On connaît bien l’importance de
la pratique sportive dans la vie de l’homme et de la société. C’est une
importance connue de l’antiquité à nos jours et toujours liée à la conception
de l’homme.
Par exemple, Nelson Mandela
aimait dire que « le sport peut changer le monde ».
Le “Livre blanc du sport européen”
(2007) met en évidence que :
« Grâce au rôle qu’il joue dans l’éducation formelle et non
formelle, le sport renforce le capital humain de l’Europe.
Les valeurs véhiculées par le
sport contribuent à développer les connaissances, la motivation, les
compétences et le goût de l’effort personnel.
Le temps consacré aux activités
sportives à l’école et à l’université a des effets bénéfiques sur la santé et
sur l’éducation et doivent être
valorisés ». Et encore : « L’appartenance à une équipe, les
principes tels que le fair-play, le respect des règles du jeu, la solidarité et
la discipline ainsi que l’organisation du sport amateur, qui repose sur des
clubs sans but lucratif et le bénévolat, renforcent la citoyenneté
active.
La pratique du bénévolat dans
des organisations sportives offre de nombreuses occasions d’éducation non
formelle qui doivent être reconnues et encouragées. Le sport offre également
aux jeunes des possibilités attrayantes d’engagement dans la société et il peut
avoir une incidence positive en aidant des personnes à se détourner de la
délinquance ».
On souligne aussi que le sport
promeut démocratie et participation, formation et instruction, intégration et cohésion
sociale, le rejet de la violence, du racisme, de la xénophobie.
Aujourd’hui l’éducation au
sport est plus que dans le passé nécessaire pour aider les jeunes à gagner la
confiance en soi, à s’engager avec continuité en faisant des sacrifices pour atteindre
de bons objectifs fixés, à conquérir des compétences durables et améliorables,
à comprendre le sens de la limite et aussi de la valeur de l’autre, à faire l’expérience
de gratuité.
La pratique sportive de l’ équipe,
très conseillée, favorise encore plus la coopération, le respect des règles, la
valorisation du rôle, pas pour le propre succès, mais pour rejoindre des objectifs
communs, la joie de jouer avec et pour les autres, et de partager son propre engagement avec
l’engagement des autres qui sont différents (physiquement, culturellement, même
des personnes avec un handicap mental ou physique).
Nous pensons qu’il faut faire
attention aux dangers suivants:
-
L’individualisme,
le narcisisme et l’autoréférence (le sport comme façon de s’affirmer soi-même
contre l’autre) ;
-
La
logique du succès et du prestige et non du service, de l’argent et non de la solidarité,
du marché et de la technocratie, l’estime pour les résultats « physiques »
et non pour l’éducation intégrale de la
personne ;
-
L’estime
pour les plus « forts » et les plus capables, plutôt que pour la
pleine valorisation de chaque personne ;
-
Le
sport comme compétitivité et comme lutte contre les autres et non comme joie de vivre et de plaisir de jouer avec les
autres (l’image de l’ennemi et non pas d’un adversaire à respecter !).
Donc, il est très important de considérer
le sport comme possibilité de favoriser « de nouvelles attitudes pour
promouvoir les droits de l’homme dans le monde ». Le monde change très rapidement et « l’éducation se trouve engagée dans un défi majeur pour
l’avenir : rendre possible la coexistence avec une diversité culturelle
et promouvoir un dialogue qui favorise une société pacifique. Un tel
itinéraire passe par certaines étapes qui mènent à découvrir la
multiculturalité dans le propre contexte
de vie, à surmonter les préjugés dans l’existence et le travail partagés, à se
former “à travers l’autre” à la mondialité et à la citoyenneté. Promouvoir la
rencontre entre des personnes différentes doit favoriser la compréhension
mutuelle …. Une grande responsabilité repose sur les écoles, appelées à
développer dans leurs projets éducatifs la dimension du dialogue interculturel.
C’est un objectif exigeant, difficile à atteindre, mais nécessaire.
L’éducation, de par sa nature, requiert l’ouverture aux autres cultures – sans
perte de l’identité propre – et l’accueil de l’autre, afin d’éviter le risque
d’une culture fermée sur elle-même et limitée. Par conséquent, il est
indispensable que les jeunes apprennent, à travers l’expérience scolaire et
académique, à se servir d’outils théoriques et pratiques leur permettant une
plus grande connaissance des autres et de soi, des valeurs de leur propre
culture et de celles des autres, ainsi que des échanges ouverts et dynamiques
qui aident à comprendre les différences, afin d’éviter que celles-ci
n’engendrent des conflits, mais pour qu’elles puissent devenir, au contraire,
une occasion d’enrichissement mutuel et d’harmonie »[1].
L’UMEC s’engage à sensibiliser
les écoles et les enseignants afin de valoriser l’éducation au mouvement et la promotion de l'activité
physique et sportive pour le développement de la personnalité, la contribution
au bien-être de soi-même et des autres, l’expérience de dialogue interculturel
et de paix, la joie de chanter la vie et le respect pour son Créateur.
1 mars 2014/gp/gb
[1] “Eduquer
au dialogue interculturel à l’école” – Congrégation pour l’Education
Catholique, Cité du Vatican, 28 octobre
2013
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