L’éducateur chrétien, témoin de fécondité
«Soyez fertiles, sortez et multipliez vous ! », ce fut le premier commandement que Dieu a donné à Ses créatures. Cela ne signifie pas seulement « Faites des enfants !», bien que cela soit très important pour le développement de l’humanité, mais cela signifie davantage une invitation que Dieu nous fait chaque jour : vouloir et savoir être fertiles. Cette invitation devrait engager et orienter chaque homme toute au long de la vie. Pour l’éducateur, particulièrement celui qui est chrétien, cela signifie encore plus. C’est la fertilité qui vient de l’Esprit, une fertilité spirituelle, intellectuelle, professionnelle, relationnelle. C’est porter ses fruits en parole et en action.
Porter ses fruits, c’est une expression d’amour, de la capacité de se donner à l’autre. Elle est intelligente, elle sait repérer les problèmes et trouver les bonnes solutions. Elle sait trouver des nouveaux chemins et des nouvelles stratégies.
Elle se manifeste par l’intelligence et la générosité, la créativité et la responsabilité, l’engagement et la constance, le dynamisme et le témoignage. Elle fait grandir la compétence et la joie de vivre.
Elle fait dire : « Je veux m’engager ! Je suis responsable ! Malgré tout, j’aime être enthousiaste et constant dans l’acharnement ! ».
Il y a une fertilité personnelle, mais aussi la responsabilité des institutions de vouloir et de savoir le comment porter ses fruits. Nous en pensons, en particulier, dans les institutions scolaires, les projets éducatifs d’établissement, le travail de chaque enseignant…
C’est vrai : il n’est pas facile porter ses fruits aujourd’hui. La société occidentale perd aussi la fertilité de la procréation. De plus en plus on a recours aux manipulations, aux implantations sans comprendre qu’il faut changer de vie. La fécondité de l’esprit ne peut être OGM (la fertilisation artificielle), elle ne peut être revivifiée par des artifices. Il faut l’alimenter jour après jour grâce à une vie basée sur des relations efficaces avec soi-même, avec les autres et avec Dieu, sur la réflexion et sur le don.
C’est vrai: quelquefois il y a la fatigue, la solitude et l’espoir est faible. Beaucoup de monde demande de l’aide, et il n’y a que peu de gens à la recevoir.
Cependant, il ne faut pas se décourager, mais il faut se soutenir les uns les autres. Dieu, origine de la fécondité, nous donne son soutien et nous accompagne. Il nous donne la force de l’espoir et de l’engagement, il nous donne les yeux et le cerveaux pour voir loin, il nous aide à conquérir la capacité de répondre adéquatement aux défis de chaque jour, Il nous donne le courage du changement et nous aide à trouver la meilleure façon de vivre (et de faire vivre) des vraies valeurs dans la société actuelle.
Je pense que le grand défi pour l’éducateur chrétien aujourd’hui (dans l’école catholique, mais de plus en plus aussi dans l’école laïque, où il est souvent tout seul) c’est d’être témoin de fertilité et éducateur à la fécondité. En fait, l’éducation seule peut donner la boussole pour s’orienter dans le pluralisme de la société, pour apprendre à discerner le vrai du faux, le bien du mal, la beauté de la laideur.
Dans les pays du Nord, en particulier, l’éducation doit se charger de soigner la fécondité de l’esprit : le droit au développement spirituel devrait être davantage donné aux enfants. On parle beaucoup de la crise économique au Nord et les pays y sont confrontés, mais les difficultés économiques ne doivent pas faire oublier que former les enfants spirituellement, c’est leur donner des repères pour les aider à vivre pleinement leur vie, c'est-à-dire à vouloir et à savoir être toujours féconds pour soi-même, pour les autres, pour le monde entier. Il n’y aura que les hommes et les institutions fertiles qui iront vers le futur !
Giovanni Perrone
lunedì 24 maggio 2010
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